Ce mardi se déroulait le premier championnat de France de la chocolatine, à Toulouse. Dimitri Bordon, de la Maison Beauhaire à Léguevin, a remporté le titre.
Corse, Nice, Bretagne, Paris, Nord, et bien sûr Toulouse. Quinze boulangers sont venus des quatre coins de l’Hexagone pour participer ce mercredi au premier championnat de France de chocolatine organisé à Toulouse par la Ligue fraternelle des artisans. C’est finalement les deux chocolatines — une classique et une revisitée — du jeune boulanger Dimitri Bordon, employé de la maison Beauhaire à Léguevin, qui a séduit les papilles du jury. Un titre de champion de France décroché après une journée de compétition en plusieurs actes.
Acte I : l’épreuve technique. Tôt le matin, les candidats sont arrivés au Salon des Métiers de l’Alimentation et de l’Hôtellerie-Restauration, au parc des Exposition, avec leur pâte pétrie et posée sous le bras. Prêts pour le tourage : étape cruciale dans l’élaboration de la pâte levée feuilletée. « La chocolatine classique est la plus difficile à réaliser parce que tout le monde la connaît, affirme Yann Bonneau, secrétaire générale de la Ligue fraternelle des artisans. Les contraintes de base sont d’utiliser des bons ingrédients, et notamment du bon beurre et du chocolat de qualité ».
Pour la chocolatine revisitée, chacun a pu laisser parler sa créativité sous l’œil avisé d’un jury composé de professionnels (dont plusieurs MOF). Hygiène, tenue, cuisson, tout est passé au crible lors de cette première manche.
Acte II : le test des papilles. L’après-midi, un second jury s’est mis à table. Les plateaux défilent chargés de chocolatines. Gonflées, dorées, rayées, en forme de cigare ou de fleur, elles sont regardées sous toutes les coutures, palpées. Et goûtées. « L’aspect nous donne une idée de la technique utilisée, détaille Amandino Pimanta, MOF Boulanger en Auvergne et juré. Nous regardons ensuite la quantité de garniture, mais surtout, il faut retrouver au goût les ingrédients annoncés ». Pour lui, derrière le folklore, il y a avant tout un vrai savoir-faire : « Ce genre de manifestation sert à promouvoir nos métiers ».
Le public présent ne manque pas une miette de la dégustation. Sur les bancs, on trouve de nombreux candidats. Le Toulousain Michel Rokita, installé au Pont des Demoiselles, est l’un d’entre eux. L’an dernier, déjà, il avait participé au championnat du monde de chocolatine. S’il est là à nouveau, c’est pour « sortir de ma boulangerie et me remettre en question ».
Acte III : le sacre. En fin d’après-midi, Sébastien Lagrue, président du jury et champion du monde de la chocolatine 2019 a finalement dévoilé le nom du gagnant. Celui de Dimitri Bodon : « C’est ma première participation au concours, je m’y prépare depuis trois semaines. C’est une belle opportunité de se comparer aux autres et d’apprendre beaucoup de technique. On représente l’artisanat contre les industriels. Une chocolatine réussie doit être croustillante et feuilletée. Le tourage est une technique. Rien n’est difficile, cela s’apprend ».