38,00€ pour un croissant: c’est quoi le délire avec les viennoiseries XXL?

C’est certainement la viennoiserie la plus vendue au monde. Avec sa forme unique, sa dorure parfaite et son craquant léger, le croissant est un indispensable du petit déjeuner du dimanche pour de nombreux Belges. Mais depuis quelques semaines, une nouvelle version de ce délice sucré fait le buzz sur les réseaux sociaux: le croissant XXL. Et qui dit format surdimensionné dit prix surdimensionné. Les tarifs dans certaines boulangeries frôlent parfois les 40 euros. Comment expliquer un tel succès? Focus sur un phénomène culinaire qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

À la base, la nourriture est un besoin primaire. Nous mangeons afin de donner l’énergie suffisante à notre corps pour fonctionner correctement. Mais heureusement, on mange aussi par plaisir. Nos goûts se développent avec l’âge et donc, on se nourrit aussi parce qu’on aime la saveur des aliments. Mais depuis l’avènement des réseaux sociaux, de nombreuses personnes mangent pour une autre raison quelque peu étonnante: être à la mode. Lorsqu’un produit devient viral sur la toile, des milliers de personnes se ruent pour le tester à leur tour. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé avec le croissant XXL.

La folie du croissant géant

L’année dernière, Philippe Conticini, un pâtissier parisien renommé qui compte près d’un million de followers sur Instagram, a lancé le concept de la viennoiserie surdimensionnée en commercialisant un croissant géant dans sa boutique. La création a rapidement fait le buzz sur TikTok et d’autres réseaux sociaux comme Instagram et X. Des clients du monde entier ont afflué dans sa pâtisserie pour tester son croissant. L’engouement était tout simplement énorme. Et puis, l’apothéose. En mai dernier, la célèbre actrice Zendaya a propulsé la tendance au sommet malgré elle. Lors de l’avant-première du film “Challengers” à Paris, la jeune femme a reçu un croissant XXL. La tendance mondiale était officiellement lancée.

Rapidement, d’autres célèbres pâtissiers français ont emboîté le pas à Philippe Conticini pour proposer à leur tour des créations similaires. Le chef pâtissier Christophe Michalak a créé un “big pain aux raisins” de 350 grammes. Yannick Delpech, lui, une “chocolatine XXL” proposée dans sa boulangerie de Toulouse. Même les Galeries Lafayette ont décidé de s’y mettre en proposant à leurs clients un pain au chocolat géant de 320 grammes. La tendance dépasse même les frontières de la France. Les viennoiseries XXL sont aussi disponibles chez nous, notamment dans la boulangerie Fine Bakery, à Bruxelles, qui vend sa propre version au prix de 38 euros. L’enseigne indique que le produit contient l’équivalent de 15 croissants de taille normale.

La pression des réseaux sociaux

Un croissant “classique” ou un simple petit pain au chocolat dans une boulangerie française est délicieux, rassasiant et ne coûte pas plus de 1,50 euro. Pourquoi devriez-vous débourser 32 euros pour la version XXL de Conticini, que vous ne finirez probablement même pas? La réponse est simple: pour suivre la tendance des réseaux sociaux. Les vidéos et les photos sur des plateformes telles qu’Instagram et TikTok sont consommées en masse et, par conséquent, elles influencent les internautes. Après avoir regardé notre influenceuse préférée déguster son croissant géant à Paris, on a envie, nous aussi, de tester cette nouveauté culinaire. Et surtout, on a envie de le montrer aux autres.

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L’expression “le gram (pour Instagram, ndlr) mange en premier” renvoie à ce phénomène. Sur Instagram, absolument tout le monde prend en photo ses plats lors d’une sortie au restaurant ou durant un voyage à l’autre bout du monde. On aime donner envie à nos abonnés. On aime se démarquer avec des plats originaux, appétissants ou ultra-populaires. Le phénomène est tel que les restaurants n’ont presque pas d’autre choix que de capitaliser sur l’engouement. Ils ont tout intérêt aujourd’hui à donner à leurs plats un aspect unique, coloré et savoureux s’ils ne veulent pas être pénalisés par l’algorithme et perdre de nombreux clients. En conclusion, même la France, qui a en partie bâti sa popularité sur sa gastronomie, n’échappe pas à la pression des réseaux sociaux. Et le croissant XXL n’est certainement que la partie émergée de l’iceberg.

Source : www.7sur7.be

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