Pain au chocolat ou chocolatine? Ce sujet que Macron refuse de trancher

Un sujet qui ne devrait pas figurer dans le grand débat national.

Enfin une polémique soigneusement évitée. En s’exprimant devant des maîtres-boulangers à l’occasion de la traditionnelle galette des rois de l’Élysée, ce vendredi 11 janvier, Emmanuel Macron a certes provoqué un début controverse. L’interprétation d’une phrase alambiquée évoquant « le sens de l’effort » des Français oppose en effet les partisans et les adversaires politiques du président de la République. Mais avant de disserter sur les vertus du travail et du mérite, Emmanuel Macron s’est bien gardé d’enflammer un autre sujet qui, lui aussi, divise le pays.

Doit-on dire « pain au chocolat » ou « chocolatine »? En évoquant cette question clivante devant les boulangers, le chef de l’État s’est bien gardé de mettre les pieds dans le plat. « Je ne veux pas ici rentrer dans la polémique ô combien trop difficile pour moi entre la chocolatine et le pain au chocolat » s’est-il défaussé. Et Emmanuel Macron de faire valoir l’unité du pays en s’abritant derrière une confortable « position de neutralité ».

Pourtant à l’Assemblée en mai dernier et au Sénat en juin, son gouvernement avait pris parti contre « l’amendement chocolatine » déposé par des parlementaires LR. « Est-ce vraiment une question du niveau du Parlement? », s’était demandé le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, lors de discussions expéditives dans les hémicycles qui rappelaient les dialogues… d’une parodie de Star Wars mis en ligne sur Youtube en septembre 2017 dans laquelle Obi-Wan, pro pain au chocolat, tente de raisonner Anakin de la team chocolatine, comme le montre notre montage vidéo.

Autre indice montrant que l’Élysée manque vraiment de neutralité en la matière: Guillaume Gomez, chef des cuisines à l’Élysée et parisien de naissance, a lui aussi pris parti en faveur de la team pain au chocolat, en publiant en novembre sur Twitter une photo de viennoiseries accompagnée du hashtag « #TeamPainAuChocolat ». La riposte du camp sudiste ne s’est guère fait attendre. Les chefs étoilés Michel Sarran et Hélène Darroze, accompagnés de Philippe Etchebest, ont aussitôt pris la défense du terme chocolatine.

À l’avenir, si Emmanuel Macron souhaite maintenir un semblant de consensus, il devra rester aussi évasif au sujet des viennoiseries que de l’épiphanie, en ménageant autant que possible la susceptibilité des amateurs de galette à la frangipane et ceux du gâteau brioché.

Sourcehuffingtonpost.fr

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